Imaginez deux spécialistes : un neurochirurgien et un chirurgien cardiaque. Tous deux pratiquent la médecine, mais aucun ne connaît la spécialité de l’autre. Imaginez vous, nécessitant un triple pontage et le chirurgien en chef vous assigne un neurochirurgien. Insensé? Évidemment!
Pourtant, c’est exactement le choix que font de trop nombreuses organisations. Lorsque le chef du marketing / communications affecte un rédacteur « papier » au développement de contenu pour le site Internet de l’entreprise. Insensé? De toute évidence!
Les deux rédacteurs possèdent une expertise de la langue. Mais chacun se spécialise dans une discipline d’écriture spécifique – avec ses propres règles.
On ne LIT pas une page Web, on la SURVOLE
La plateforme numérique influence inévitablement la façon dont on lit son contenu. Alors que la plupart des gens lisent un journal, un magazine ou un document relié, peu lisent une page Web. En fait, la majorité la survole, la parcourt ou la « lit en diagonale »…
Peu importe le sujet ou l’intention de votre site, le trafic sera engendré par son contenu, visuel ou écrit. Dans le volet contenu rédactionnel, plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment son influence sur le SEO (Search Engine Optimization). Et pour capturer l’attention – et frapper l’imaginaire – du lecteur, on compte sur style d’écriture, le choix de mots et la façon de les façonner.
Rédaction Web : règles d’engagement
Le type de lecture qu’entraîne l’environnement numérique impose des règles d’écriture spécifiques. Tant et si bien qu’un nouveau métier fait son apparition: la rédaction Web (Webwriting). Celle-ci diffère de l’écriture pour le papier à bien des égards, mais elle doit surtout être brève, directe et engageante. Cela requiert des compétences en rédaction, bien sûr, mais aussi quelques considérations particulières.
Quelques conseils d’écriture pour le Web:
- Rédigez des phrases courtes – moins de 20 mots
- Rédigez des paragraphes courts – 2 à 4 phrases
- Composez des titres percutants, intrigants, intéressants – ce qui peut nécessiter un angle plus « markéting »
- Utilisez des « dispositifs d’accrochage » (hooking devices) – points d’interrogation, points d’exclamation, citations, etc.
- Intégrez des énumérations – préférez la puce à la virgule
- Répétez des mots… parfois même, souvent – notamment les mots clés
- Choisissez des mots simples et précis – basta le jargon techno ou les jolis-mots-multi-syllabiques-trop-littéraires
- Et de temps à autre, osez néologismes, anglicismes/francicismes, argot et autres – si votre auditoire cible est susceptible de les Googler…
La plupart de ces règles sont généralement considérées – si j’ose dire – «péché» par les puristes linguistiques. Et pourtant, si vous voulez que votre site génère de l’intérêt, du trafic, un lectorat important, des ventes ou tout type de visibilité, les puristes peuvent bien être vos pires ennemis.
Mais péché ne veut pas dire bâclé
Cela ne veut pas dire que votre contenu doit être négligé ou pire, rempli de fautes d’orthographe. Ceci constituerait bel et bien un PÉCHÉ et rebutera les visiteurs. C’est plutôt dire que le rédacteur que vous choisirez pour développer votre contenu en ligne devrait être un bon écrivain ET cyber-futé.
Alors avant de confier cette délicate tâche à votre rédacteur de rapport annuel – ou à votre beau-frère qui a une « belle plume » – demandez-vous si vous laisseriez un neurochirurgien effectuer votre triple pontage…